
L’intelligence émotionnelle, je n’y connaissais personnellement presque rien et c’est pourquoi aujourd’hui je laisse ma plume à Julien Godefroy de Réussir son management dont je recommande le blog. Voyez vous-même comment il nous parle de l’intelligence émotionnelle et son importance au niveau du travail pour des meilleures relations entre collègues.
Nous avons tous déjà entendu le terme d’intelligence émotionnelle. Mais que signifie-t-il réellement?
Plusieurs systèmes nous poussent à prendre des décisions. Nous avons 3 cerveaux. Le premier est le cerveau reptilien, celui des réflexes. Nous ne pouvons pas le contrôler. En effet, l’information traverse obligatoirement ce cerveau et nous n’avons pas le temps de réfléchir que notre corps a déjà agi. Par exemple, nous posons notre main sur une plaque brulante. Nous allons avoir le réflexe de retirer notre main instantanément sans même avoir réfléchi.
Le 3e cerveau est celui de la raison. C’est le cerveau qui prend le plus de temps pour agir. En effet, lorsque nous utilisons notre raison pour prendre une décision, cela prend plus de temps. En contrepartie, la décision est plus juste et plus adaptée à la situation.
Mais qu’en est-il de notre 2e cerveau, celui des émotions ? Nous ressentons nos émotions, ce qui fait que certaines fois, nous avons le temps de comprendre ce qui se passe. D’autres fois, lorsque nous avons peur, nous pouvons réagir beaucoup plus vite que le cerveau de la raison, même si ce n’est pas de l’ordre du réflexe du cerveau reptilien. Le cerveau des émotions est donc un intermédiaire entre le réflexe et la raison, mais a sa propre utilité et son mode de fonctionnement.
Nous allons donc nous plonger dans les émotions afin de mieux comprendre ce qu’est cette forme d’intelligence, car c’est une qualité indispensable dans le monde du travail actuel, surtout si nous sommes managers.
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
Afin de définir ce qu’est l’intelligence émotionnelle, je vais me baser sur un livre de référence. Il s’agit du livre de Daniel Goleman « L’intelligence émotionnelle ». Vous trouverez un résumé facile à lire en cliquant ici.
Daniel Goleman se base sur les travaux des psychologues Solavey et Mayer (1990). La notion d’intelligence émotionnelle est répartie en 5 domaines.
1. La connaissance des émotions :
Le fait de pouvoir identifier ses émotions nous permet d’avoir plus de contrôle sur les évènements qui surviennent. Si nous avons conscience de nos émotions, nous pouvons mieux conduire nos vies et mieux comprendre les répercussions intimes de nos décisions.
2. La maitrise des émotions :
C’est la capacité d’adapter nos sentiments et nos émotions en fonction de la situation. Ainsi, si nous pouvons nous calmer ou encore gérer notre colère, alors nous pouvons gérer nos émotions. Nous pouvons donc nous débarrasser de nos émotions difficiles et avancer plus sereinement.
3. L’automotivation :
Daniel Goleman évoque que « le contrôle de ses émotions (à savoir) le fait d’être capable de remettre à plus tard la satisfaction de ses désirs et de réprimer ses pulsions » est essentiel pour s’automotiver. En effet, cela nous met en état de « fluidité » psychologique qui nous permet d’être très productifs et efficaces. Les émotions peuvent nous déconnecter. Si nous les maitrisons, nous reprenons le contrôle sur les situations ou nos projets.
4. La perception des émotions d’autrui :
Savoir faire preuve d’empathie, à savoir, comprendre l’émotion qui est chez autrui, fait partie intégrante de l’intelligence émotionnelle. En effet, cela nous permet de capter les signaux de nos interlocuteurs et de mieux comprendre leurs positions. Nous pouvons donc réagir en fonction de ce que nous avons perçu.
5. La maitrise des relations humaines :
Enfin, le dernier point de l’intelligence émotionnelle se situe dans la capacité à savoir entretenir de bonnes relations avec les autres. Pour cela, il va falloir savoir gérer leurs émotions. Les personnes qui savent se rendre populaires et diriger les autres maitrisent cette compétence de savoir gérer les émotions des autres.
Les 4 principales émotions, leurs significations et savoir comment réagir ?
Pour faire preuve d’intelligence émotionnelle, il est donc nécessaire de connaitre les émotions et de savoir comment réagir face à elles. Nous allons donc voir les 4 grandes émotions, desquelles se déclinent toutes les autres.
1. La peur :
La peur survient face à un danger. Elle est là pour nous protéger. Nous avons 3 types de réactions lorsque nous avons peur : fuir, se figer, combattre.
Lorsque nous avons peur, notre cœur bat plus vite et un afflux de sang est envoyé dans nos muscles. Nous puisons dans nos réserves pour avoir l’énergie suffisante.
Ainsi, pour aider un collaborateur, il sera nécessaire d’identifier d’où vient sa peur. Il faudra lui demander « Tu as peur de quoi ? » Une fois que nous avons identifié l’objet de sa peur, il suffira d’agir dessus pour faire baisser puis disparaitre la peur.
2. La colère :
La colère surgit lorsque nous ne nous sentons pas respectés ou que nos valeurs sont bafouées. La colère est l’énergie du changement qui va nous pousser à agir. De façon primaire, certains peuvent se mettre en colère et montrer toute leur force en frappant un mur par exemple. En montrant leur force, il cherche à gagner le respect.
Il est possible de gérer sa colère et celle d’un collaborateur ou d’un ami. Pour cela, il faut comprendre qu’elle fonctionne comme une spirale ascendante. L’objectif est donc de casser cette spirale. Lorsque la colère est présente chez l’autre, il faudra rester calme, l’écouter puis progressivement changer de sujet pour détourner la colère. Il peut aussi être judicieux de laisser l’autre aller se promener pour qu’il détourne son regard et son attention.
Si la colère nous affecte, en prendre conscience sera la première étape. Ensuite, nous pourrons aller nous promener, nous obliger à penser à autre chose ou encore écrire ce que nous pensons.
Une fois l’émotion gérée, il faudra agir sur la personne ou l’évènement qui l’a provoquée pour que l’émotion ne surgisse pas à nouveau.
3. La tristesse :
La tristesse est présente lorsque nous avons un manque. Cette émotion survient lorsque nous prenons conscience que nous ne pouvons pas satisfaire un besoin. Nous nous recroquevillons sur nous-même pour faire face à ce manque, nous recentrer pour ensuite rebondir et avancer. C’est le principe du deuil.
Voir quelqu’un qui pleure nous signale qu’il a un manque : un être cher qui est parti ou un enfant à qui nous ne voulons pas acheter un jouet.
L’idée est de soutenir la personne dans ce moment difficile, de la laisser s’exprimer et de l’écouter de manière active. L’objectif est d’aider la personne pour qu’elle ne reste pas dans son deuil et qu’elle reste en dynamique.
4. La joie :
Enfin, la quatrième émotion principale correspond à la satisfaction d’un besoin. La personne est remplie d’énergie et va montrer sa joie. En effet, comme la satisfaction du besoin a eu lieu, cette émotion va nous pousser à le partager avec les autres pour qu’à leur tour, ils réalisent l’action. Cette émotion nous procure un sentiment de bien-être que nous aurons envie de retrouver en satisfaisant à nouveau ce besoin.
Utiliser les émotions pour mettre en dynamique nos collaborateurs
Nos émotions peuvent souvent nous bloquer pour avancer. Elles peuvent aussi nous indiquer quelle voie suivre. Voici une méthode en 5 étapes pour mettre en dynamique un collaborateur ou un proche en s’appuyant sur ses émotions.
1. Faire le point sur la situation :
La personne ayant un souci ou souhaitant avancer sur un sujet va nous exposer la situation, à savoir, les faits. Nous écouterons sans répondre. Nous avons juste besoin de comprendre globalement.
2. Comprendre le ressenti :
Ensuite, il faudra demander à notre interlocuteur ce qu’il ressent. Nous attendons donc qu’il nous dise qu’il est triste, en colère, ou encore qu’il a peur.
Si l’interlocuteur retourne sur un aspect factuel, il faudra le questionner à nouveau pour qu’il nous livre ses émotions. Cela doit lui permettre de prendre du recul sur son état émotionnel pour mieux comprendre ce qu’il vit. En effet, ce n’est pas la situation qui pose problème, mais bien la manière dont nous la vivons.
Comme nous l’avons vu, savoir identifier l’émotion, c’est comprendre ce qui nous arrive et donc avoir la possibilité d’agir pour avancer.
3. Reformuler :
Afin de nous assurer que tout est clair, nous reformulerons le constat ainsi que les émotions. Si notre interlocuteur est en accord, nous passerons à l’étape suivante. Sinon, il aura la possibilité de s’exprimer à nouveau avant que nous reformulions une nouvelle fois. Cette étape est essentielle pour s’assurer que nous avons bien compris.
4. Définir l’objectif :
Désormais, il est temps de se fixer un objectif pour résoudre la situation. Si c’est de la peur, il faudra agir sur l’objet de la peur. Si c’est de la colère, il faudra agir sur la personne ou la situation pour réinstaurer le respect. Si c’est de la tristesse, il faudra accompagner le processus de deuil.
Il va être essentiel de laisser notre interlocuteur se fixer par lui-même son objectif. En effet, cela l’impliquera et le responsabilisera au maximum pour qu’il se mette en dynamique par lui-même.
5. Trouver les moyens d’atteindre l’objectif :
Enfin, une fois l’objectif défini, il sera question de trouver tous les moyens pour l’atteindre. Nous pourrons le conseiller et l’aider à trouver le meilleur plan d’action possible.