
« Je suis en retard de 3 minutes ce matin, il faut que je me dépêche », « Je viens d’envoyer cet e-mail avec une faute d’orthographe! », « Pour être heureux, je dois finir ma carrière à tel poste », « On n’a rien sans rien! »,… Voici toute une série de phrases qu’un perfectionniste pourrait employer. Au travail, nous avons tous tendance à pratiquer le perfectionnisme. Dès l’enfance, le système scolaire nous apprend à classer les personnes par cotation et nous transforme en perfectionniste. Pour être heureux, il faut finir premier. Est-ce vraiment le cas?
En lisant l’apprentissage de l’imperfection de Tal Ben-Shahar qui explique pourquoi le perfectionnisme est l’ennemi numéro 1 du bonheur, je me suis rendu compte que moi-même, j’étais un perfectionniste au travail.
Le perfectionnisme, c’est…
Refuser l’échec
Pratiquer le perfectionnisme, c’est refuser l’échec, penser qu’une carrière se fait en ligne droite, ne se concentrer que sur le poste final, le but à atteindre, bien souvent en haut de la hiérarchie. Il n’y a pas longtemps, je répondais à un commentaire de l’article « Je n’aime pas mon travail » où une jeune diplômée n’aimait pas son boulot et voyait cela comme un échec de changer, de dire qu’elle n’était pas à l’aise avec ce job à ses supérieurs. Elle avait peur de paraître faible pour reprendre ses mots. Cette attitude est typiquement une caractéristique d’un perfectionniste.
Refuser les critiques
Au travail, le perfectionniste refuse la critique, se met directement sur la défensive au lieu de prendre en compte ces retours et s’améliorer. Je suppose que vous avez déjà rencontré ce type de collègue qui se braque à chaque remarque.
Tout ou rien
Être perfectionniste, c’est tout ou rien. On ne fait pas les choses à moitié et donc au final, l’emploi du temps est surchargé et provoque un déséquilibre vie privée/vie professionnelle car le perfectionniste n’a pas le temps soit pour sa famille, ses amis, ses hobbys ou son boulot dans certains cas. En effet, son travail, ses hobbys, ses activités familiales qu’il pousse à la perfection lui prennent trop de temps. Il finit donc par laisser de côté une des activités et en souffre très clairement mais, comme il le dit, « on n’a rien sans rien ».
Refuser la réussite
Le perfectionnisme pousse également à ne pas accepter la réussite puisqu’à chaque réussite, le perfectionniste voit directement un autre défaut et s’empresse à le corriger.
Comment se libérer du perfectionnisme?
En tirant des leçons de l’échec
Nous avons tous le droit à l’erreur, à ne pas apprécier son travail et à changer. J’admire toujours les personnes qui ont totalement bifurqué de voie comme ce collègue qui m’expliquait avoir été boucher, ensuite peintre, puis avoir commencé à travailler dans les centres d’appels pour finalement former les opérateurs.
« J’ai échoué encore, encore et encore dans ma vie et c’est pourquoi j’ai réussi. » – Michael Jordan
Tal Ben-Sharar mentionne quelques exemples dans son livre de quelques Grands de ce monde et comment ils sont tous passés par des échecs avant de connaitre le succès comme Abraham Lincoln, Michael Jordan, Thomas Edison,… Tous ont accepté l’échec et ont retenu des leçons de leurs échecs. Robert Townsend, le célèbre CEO d’Avis répétait souvent cette phrase: « Avez-vous commis des erreurs récemment? Non? Alors vous n’avez pas pris assez de risques ». Prenez des risques dans votre carrière, faites des erreurs, apprenez de ces échecs, vous en sortirez grandi, heureux et fier de vous.
En acceptant les critiques
Soyez moins sur la défensive et améliorez vos défauts grâce aux critiques constructives de vos collègues.
En équilibrant sa vie
Tal Ben-Shahar propose une autre de ses solutions simples et à la fois magique: passer d’un horaire de perfectionniste à un horaire acceptable. Listez vos activités principales et débarrassez-vous du superflu. Imaginons que vous ayez 4 grandes activités: votre famille, votre boulot, vos amis et votre hobby. Au lieu de tout vouloir faire parfaitement et au final de ne pas avoir de temps pour tout, passez à un horaire acceptable: travailler 50h par semaine devient 40h par semaine, passer la soirée le vendredi et samedi avec les amis devient passer le vendredi avec les amis, etc… Votre horaire de perfectionniste se transforme en horaire équilibré.
Cet horaire est une mise en application du célèbre principe de Pareto (dit aussi loi du 80-20), un économiste italien, qui avait remarqué que dans la majorité des cas: 80% des effets sont produits par 20% des causes. Par exemple, 80% de votre chiffre d’affaire est généré par 20% de vos clients, ou encore les 80% de réalisation d’un projet demande 20% d’effort. Pour un perfectionniste, il parait invraisemblable de ne réaliser que 80% d’une tâche (réaliser un travail acceptable) en 20% de votre temps au lieu de passer 80% de votre temps à la réaliser parfaitement. L’équilibre de vie se trouve dans ce principe.
En prenant du plaisir dans le parcours
Prenez le temps de savourer vos réussites mais également du plaisir dans le parcours pour atteindre vos buts. C’est l’une des clés du bonheur que je ne répèterai jamais assez: prenez du plaisir en atteignant vos objectifs et vous découvrirez le bonheur que ce soit dans votre vie professionnelle ou dans votre vie privée. A bon entendeur…
Photo credit: Serge Melki / Foter / CC BY
Photo credit: symphony of love / Foter / CC BY-NC
Bonjour,
bonne idée que cet article pour la perfectionniste que je suis. Promis, je me soigne 😉 . J’ajouterais que le perfectionnisme peut être aussi un moyen de procrastiner. Exemple: tant que je n’ai pas atteins le perfection sur les dossiers commencé, je ne peux aller plus loin dans ce projet’.
Bonjour Marie-Pierre,
En effet, le perfectionnisme est aussi un moyen de procrastiner. Cela fait partie du « tout ou rien ». Tant que tout n’est pas 100% terminé avec la première tâche, on ne fait rien avec le reste.