
Ces dernières années, un sentiment entoure de plus en plus les travailleurs. Les nombres ont pris le dessus sur tout le reste mais principalement sur l’être humain et le bon sens. L’informatique, les mathématiques, les modèles, les budgets, … Tout se compte, tout est chiffré. On essaie d’optimiser tous les systèmes de production, de services, de stockage afin de diminuer le plus possible les coûts de revient. On améliore toutes les techniques de marketing pour augmenter ses ventes. Toutes ses actions ont une répercussion sur le bilan comptable de la société qui doit être meilleur tous les ans. Et surtout, il doit être bien meilleur que celui des concurrents.
Mélangé à une politique du temps où tout doit aller plus vite et où les stratégies sont à court terme, car les contrats des patrons sont à court terme, nous perdons parfois espoir en l’entreprise du monde actuel, en la raison pour laquelle nous nous levons tous les jours. Car, en effet, bien souvent, à force de suivre les conseils de comptabilité qui améliorent les graphiques financiers, on en oublie le bon-sens et le caractère humain du travail.
Aujourd’hui, je me permets de mettre en évidence que les chiffres ne couvrent pas tout et que si nous les suivons, nous fonçons droit dans le mur. N’aimant pas les négativismes, j’ai fait mes propres recherches sur un autre modèle: les entreprises dites humanistes qui laissent place au bon sens et replacent l’être humain au cœur des organisations qui seront au service du bien commun.
Le caractère humain n’est pas chiffrable
La vision à long terme
L’une des erreurs de beaucoup d’entreprises d’aujourd’hui est de miser sur le court terme. Et pourtant un chiffre devrait alerter tout le monde: la durée de vie d’une entreprise en moyenne. Beaucoup de comités de direction chercheront un faible retour sur investissement à court terme, plutôt qu’un bon retour sur investissement à long terme. Pourquoi? Car quand vous travaillez au top de la pyramide, vous ne savez pas combien de temps vous y resterez, vous travaillez pour des investisseurs qui veulent des résultats maintenant et pas demain, peu importe le futur de l’entreprise, vous êtes payés maintenant et selon vos résultats sur le présent.
Cette approche du court terme va à l’encontre de notre caractère humain, de l’évolution en général, de la vie. Par exemple, les parents éduquent leurs enfants dans l’espoir qu’ils aient une belle vie. Et ils ne sont pas pour autant certains de pouvoir la vivre avec eux. Nous travaillons tous les jours pour avoir un meilleur futur. Nous plantons des arbres pour nous chauffer plus tard ou en récolter des fruits.

© Public Domain / Foter.com / CC0 1.0
Les bilans comptables peuvent être bons une année mais cacher cet objectif à long terme; objectif à long terme qui a une importance vitale chez l’humain comme dans le monde du travail.
La qualité et le bien commun
Toutes les optimisations de temps et de prix de revient jouent finalement un beau paillasson qui cache des produits de moins bonne qualité qui sont moins chers ou/et rapportent plus aux actionnaires. Or, l’être humain essaie tous les jours d’améliorer sa qualité de vie et de vivre dans un monde meilleur. À force de chercher des économies par-ci par-là pour s’aligner sur des prévisions de budget, on en oublie souvent la point le plus important: la qualité du service ou du produit, l’un des points les plus importants que recherchent les clients.

© Public Domain / Foter.com / CC0 1.0
Et en replaçant l’être humain au milieu de l’entreprise, les travailleurs remettront cette qualité et finalement ce bon sens au centre également du fonctionnement de la société: en ayant un impact positif sur la société et l’environnement. La difficulté sera de ne plus imposer des règles et la direction à prendre mais de laisser les travailleurs guider le bateau où ils le veulent vers le bien commun.
Prendre soin de ses employés
Des employés heureux génèrent souvent de bonnes idées, ont une meilleure production et ont une énorme valeur ajoutée dans une société car ils ne quitteront pas le bateau sans une bonne raison. Et l’expérience liée à la motivation est un bien inestimable dans l’entreprise. Chiffrer le bonheur n’est pas possible, nous avons déjà bien du mal à le définir. Pourtant nous pouvons tous trouver des indications. Pensez au taux de rotation du personnel (turnover), au nombre de burnouts, au nombre de jours maladie, à combien de CV sont envoyés spontanément par les salariés aux ressources humaines (oui car si vous aimez votre job, vous le recommandez autour de vous),… Mais tout ne peut pas être mesuré: la frustration, le stress, l’esprit de groupe,…
Pourtant il existe de nouvelles entreprises qui respectent leurs collaborateurs. Elles les écoutent, ne les limitent pas avec des barrières et prennent également soin d’eux.
La nature humaine
L’humain sera toujours devant les machines. Il y a en nous des atouts qui ne sont pas chiffrables ou qui sont encore trop méconnus des sciences et ne peuvent pas être robotisés. Par exemple, l’humain a des capacités d’intuition. Et sans cette intuition, combien de nouvelles technologies, d’innovations auraient vu le jour?
Une nouvelle ère plus humaine
Mais cet article ne se finira pas sur cette touche négative car les temps changent et les entreprises aussi. Une nouvelle génération, une nouvelle ère arrive. L’entreprise de demain sera plus humaine, recentrer sur les humains et sur le bien commun. Et voici deux beaux exemples.
Reinventing organizations
Frédéric Laloux nous parle d’un nouveau type d’organisation dans cette vidéo et cite plusieurs exemples. L’exemple de Buurtzorg vaut particulièrement le détour (à voir à partir de 18 min 25s):
Les entreprises humanistes
Jacques Lecomte nous décrit une vision optimiste de l’humain et ce qu’il appelle les entreprises humanistes dans son livre. Selon lui, il est temps de changer radicalement la raison d’être des entreprises en remettant l’entreprise au service du bien commun. La vallée du Rhin qui devient le cours d’eau le plus propre de l’Europe est un superbe exemple.
Photos sur Foter.com
En effet, la machine remplace l’humain pour certaines tâches seulement, et le point positif est que les tâches laissées aux humains sont plus palpitantes encore que lorsqu’il n’y avait pas de machines.
Développer un algorithme d’apprentissage-machine est plus excitant que de faire des additions à la main!