
Aujourd’hui, je vous explique la première étape de ma reconversion en heureux travailleur: l’identification de mon non-bonheur au travail ou, autrement dit, pourquoi je ne suis pas heureux dans mon travail de tous les jours. Cet article est tout à fait personnel et est une mise en application de toutes mes lectures de ces dernières années pour être heureux au travail. Pour mieux le comprendre, vous allez certainement devoir relire mes anciens articles (Désolé!). J’espère qu’il aidera d’autres personnes à identifier ce qui ne va pas dans leur vie professionnelle et surtout à changer, à se reconvertir s’il le faut.
Identification de mon problème
Depuis quelques mois, je lisais de plus en plus de livres sur le bonheur au travail et j’ai remarqué que quelque chose n’allait plus dans mon boulot. Je perdais de plus en plus ma motivation, ma joie de me lever le matin pour affronter de nouveaux défis. Pourtant, je restais content de ma situation, mon salaire, ma vie privée, mes collègues, je pouvais toujours passer du temps sur certains problèmes rencontrés pendant la journée et relever les challenges. Et malgré tout cela, quelque chose n’allait pas.
En reprenant les gros modèles du bonheur, j’ai pu identifier le problème et préparer ma reconversion professionnelle.
Le salaire ne fait pas le bonheur
En tant qu’expatrié et consultant informatique dans l’univers bancaire, je gagnais plus que bien ma vie. Dans un premier temps, on peut ressentir une fierté d’être bien payé mais au bout du compte, un gros salaire ne vous rend pas plus heureux. Il vous permettra de faire des dépenses que vous ne feriez pas normalement. Et la science l’a prouvé: si vous avez de quoi vivre normalement et donc un salaire minimum, ce que vous gagnerez en plus ne vous rendra pas beaucoup plus heureux. C’est ce qu’on appelle le manège hédonique: on s’habitue à son niveau de vie et on en veut plus, toujours plus et on n’est jamais satisfait au final. Le documentaire Happy le résume tellement bien. Toutes les personnes qui vous diront le contraire, que l’argent fait le bonheur, ne gagnent généralement pas super bien leur vie et sont en plein manège hédonique, elles cherchent à gagner encore plus.

© gfpeck / Foter.com / CC BY-ND
Mon job me plaisait, mais n’avait pas de sens
Dans le superbe diagramme de Tal Ben-Shahar, j’ai remarqué que mon job me donnait du plaisir sur le moment. J’appréciais mes collègues, je m’amusais avec la moindre tâche que je transformais en jeu de temps en temps. Par contre, mon job n’avait aucun sens par rapport à mes objectifs de vie. Je travaillais pour des banques et là, gros malaise, je déteste le système de richesses du monde et les riches qui deviennent de plus en plus riches. J’avais choisi cette carrière car j’aimais voyager et c’était la suite logique de mes études mais jamais je ne m’étais dit: est-ce que ce que tu fais dans ton job de tous les jours a un sens pour toi? La réponse fut un grand NON.
Alexander Kjerulf explique à travers un modèle un peu différent sa vision du bonheur au travail. À nouveau, je me retrouvais bien dans la partie: aimer son boulot pour les relations avec les autres (même si ce sentiment diminuait car ma société devenait de plus en plus hiérarchique et complexifiait ses procédures), mais je ne connaissais pas le succès, celui d’avoir un impact sur les autres, sur la société, qui nous rend fiers.
Ma reconversion
La solution, je l’ai cherchée pendant quelque temps. J’ai d’abord réfléchi à changer ma perception de mon travail. Est-ce que je pouvais apporter du sens à mon travail? Les banques, ça n’a pas vraiment un impact positif sur la société, je devais donc tout miser sur l’impact sur les autres. Et j’ai donc trouvé du sens avec les autres: j’ai essayé d’avoir un impact positif sur mes collègues en transférant mes connaissances, en remotivant des gens autour de moi, en apportant ma bonne humeur, en faisant de mon mieux. Mais en travaillant dans une société qui « évoluait » dans le sens inverse d’une entreprise libérée et également à l’inverse du slow management, cette recherche de sens est vite devenue épuisante et je ne voyais donc plus qu’une seule solution: la démission ou en des termes plus élogieux une reconversion en heureux travailleur.

© Gilles San Martin / Foter.com / CC BY-SA
Ayant remarqué que je travaillais dans un environnement toxique, je n’avais plus que cette solution. Mais comment est-ce qu’on peut penser à démissionner quand on gagne super bien sa vie? Et pour quoi faire? Et si ce n’était qu’une idée passagère? Et je viens d’avoir un enfant, est-ce une bonne idée de changer maintenant? La terrible liste des questions qui provoquent la peur s’allongeait et m’immobilisait. J’avais pourtant réalisé la première étape de ma reconversion professionnelle.
Dans mon prochain article, je vous expliquerai comment j’ai pu avancer dans ma vie d’heureux travailleur, comment j’ai pu vaincre mes peurs.
Photo credit: gfpeck via Foter.com / CC BY-ND
Photo credit: Gilles San Martin via Foter.com / CC BY-SA