
Choqué? Comment peut-on associer le mot « slow » (lent en anglais) et « management »? Pour être honnête, je me suis également posé la question. A la recherche de nouvelles méthodes pour apporter plus de bonheur dans notre vie de travailleur, un moyen de nous rendre plus heureux, je suis tombé sur Éloge du bien-être au travail, le Slow Management de Dominique Steiler, John Sadowsky et Loïck Roche, un livre qui s’adresse surtout aux leaders, mais qui au final peut intéresser toutes les personnes qui veulent améliorer leur bien-être dans leur vie professionnelle.
Dans cette article, je vous résume l’approche du slow management, qui à mon grand regret, n’est pas vraiment défini dans ce bouquin. Cette approche est donc un résumé personnel de ma compréhension du slow management.
Slow management = prendre le temps
L’une des base de la pratique du slow management, c’est de prendre le temps d’écouter, de comprendre ce qu’il se passe dans la tête des employés et de prendre le temps d’apprendre. Aujourd’hui, les managers ont trop souvent tendance à imposer leur approche et ne prennent pas le temps d’écouter l’avis des personnes qui sont en-dessous de leur position. Problème d’ego? Peut-être.
Si vous êtes intéressé par l’histoire des flops des entreprises, vous connaissez certainement la Chevrolet « Nova » qui a fait un énorme flop en Amérique du Sud car Nova, en espagnol, signifie « qui ne va pas ». Quand on sait que la deuxième langue parlée aux Etats-Unis est l’espagnol, on peut se poser des questions sur les dirigeants qui ont pris cette décision. En prenant le temps de parler avec les ouvriers, les commerciaux auraient pu éviter cette erreur.
Le slow management est donc un plus pour les leaders mais également pour les employés qui sont bien plus motivés, heureux d’aller travailler quand le patron s’intéresse à leur boulot et leur montre qu’ils sont importants pour l’entreprise.
Slow management = être visible
La Fish philosophie nous apprenait à être présent au travail, avec le slow management, il ne suffit pas d’être présent mais visible pour tous. Quelle est la dernière fois que vous avez vu votre patron? Est-il toujours enfermé dans son bureau? Le slow management indique qu’il faut passer du temps dans les couloirs, zigzaguer entre les bureaux afin d’être accessible pour discuter. Les anglophones appellent cela le MBWA, ce qui signifie Management By Wandering Around et que vous pouvez traduire par management baladeur.
Le meilleur exemple de visibilité se trouve chez Harley-Davidson, le fabricant de motos, où toutes les portes ont été retirées des bâtiments de Milwaukee sauf bien entendu les portes des toilettes. J’ai également adoré l’anecdote du livre concernant Bill Marriott Jr, qui parcourt des kilomètres pour arriver à l’improviste dans l’un de ses hôtels. Vous le voyez ci-dessous, en cuisine!
Dans ma carrière, j’ai eu l’occasion de comparer quelques cultures du travail et l’une des différences qui me frappent le plus entre la France et la Belgique, c’est cette barrière hiérarchique que beaucoup d’entreprises françaises entretiennent. En Belgique, tutoyer le grand patron est normal, et la porte de son bureau est souvent ouverte à tout le monde. En France, je ne vois jamais les grands patrons sauf le jour de la célébration en fin de projet. De plus, je trouve cela choquant quand je vois un responsable d’une équipe d’une quarantaine de personnes qui demande à l’un et l’autre où se trouve telle personne après plus d’un an de projet. Ne pas connaître son équipe, c’est définitivement ne pas prendre le temps de parler et ne pas être visible.
Encore une fois, être visible est bénéfique pour les managers qui ont l’occasion de s’aérer l’esprit (et tout le monde sait que c’est souvent la solution à beaucoup de problématiques), de se changer les idées, d’obtenir de nouvelles idées, et qui connait mieux l’entreprise que les employés? Pour le personnel, cette pratique permet de montrer qu’on s’intéresse à eux et ils peuvent se décharger de leur stress également.
Slow management = incarner les valeurs du groupe
La dernière méthode du slow management est d’incarner les valeurs du groupe en les diffusant le plus souvent possible. Ces valeurs doivent refléter le groupe et être la fierté de l’entreprise. Si vous voulez qu’on croit en vous, qu’on suive le leader que vous êtes, vous devez garantir l’authenticité de ces valeurs.
Les valeurs du groupe consolident l’entreprise, représentent le but collectif et augmentent ainsi le sentiment d’appartenance chez les employés. Elles créent un environnement unique qui vous motive, vous rendent fiers de travailler pour votre société et, le plus important, vous rendent heureux.
L’exemple parmi les exemples, à la fin des années 80, alors que l’équipe Macintosh est reléguée dans un bâtiment séparé et que plus personne du côté d’Apple ne croit en l’équipe Mac, Steve Jobs déploie un drapeau pirate sur le toit!
Soyez slow manager
En conclusion, le slow management est une autre méthode pour augmenter le besoin d’appartenance qui nous rend heureux dans le monde du travail. Il tente également de diminuer l’ego, le besoin d’estime des managers pour les transformer en véritables leaders qui prennent le temps de connaître leur groupe et d’être accessibles en garantissant un succès financier et le succès du bien-être.
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Cela me paraît tellement évident d’être proche de ses collaborateurs. Une société, c’est comme une équipe de foot, chaque poste à son importance, le coach est bien présent avec son équipe, sa change la donne
Bonjour Sébastien,
J’aime entendre cette phrase « cela parait tellement évident ». La plupart de mes articles sont des mises en lumière d’évidences qu’on a tendance à oublier. Bref, j’écris des piqûres de rappel 🙂
Bonjour Sébastien,
Cela paraît tellement évident, mais force est de constater que ce n’est pas encore une pratique courante, du moins en France.
C’est quelque chose d’ancré dans notre culture je crois. Pour en avoir discuté avec plusieurs mis et collègues, bon nombre de personnes voient encore le manager comme celui qui dicte les règles et qui s’assure que celles-ci sont respectées.
Pour ma part, je le vois plutôt comme quelqu’un qui rassemble et qui amène les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes, et à s’améliorer.
« Cela paraît tellement évident », mais c’est important de transmettre le message, tant que tout le monde ne s’y sera pas mis 🙂
Bonjour,
Je trouve vraiment cette idée du slow management très pertinente. En effet on constate qu’aujourd’hui, souvent les employés connaissent le stress au sein de leur emploi et ne sont pas épanouis à cause d’une trop forte pression de leurs supérieurs.
Cette technique leur permettrait de se sentir bien au travail et il y aurait une meilleur performance et cohésion du groupe au sein de l’entreprise avec une certaine aisance à l’oral, plus de créativité, le partage… des éléments essentiels pour faire avancer des projets et pour que les employés puissent reprendre confiance en eux.